Tant de choses deviennent belles quand on sait les regarder !

« Il n’est pire solitude que celle qui naît de l’indifférence des autres. Et chacun peut être victime un jour de l’indifférence et en souffrir. Alors pourquoi ne pas tendre la main à celui qui est seul ? »

Martin Gray

Il y a des jours bizarres. Des jours qui, pourtant, ressemblent aux autres. Où la journée qui commence ressemble à la journée qui a pris fin. Des jours où vous vous demandez pourquoi ? Pourquoi je suis là ? Pourquoi j’irai ?  Pourquoi je n’ai pas envie ? Et, surtout, pourquoi je vais y aller ? Et vous y allez…

Rendez-vous sur une place, rendez-vous de lendemain de fête, rendez-vous habituel : pour se voir, se parlez, écoutez et voir vos yeux briller de joie avec ces retrouvailles.

Pourquoi y aller ? Là est la question.

Comme si on avait un pressentiment et si…

Et si ma main pouvez soutenir une autre main ? Secourir une autre détresse ? Et si c’était le jour où l’occasion se présenterait de tendre la main : pas par pitié mais parce que, les uns sans les autres, nous ne sommes rien !

Nous sommes un groupe, une entité, une force. Mais cette force n’existe que si chacun sait tendre la main à l’autre, sans arrières pensées, sans peurs, sans doutes. Quitte à faire une erreur. Mais qu’importe, le geste aura été un geste salvateur.

Il y a ce corps désarticulé, que son propriétaire ne maitrise plus. Des doutes qui s’installent dans sa tête et qui ne font qu’accentuer cette perte de contrôle. Et cette volonté qui ne veut pas abdiquer : « J’irai au bout... », pense-t-il très fort.

Il y est allé grâce à des paroles acceptées, des gestes de soutien et une volonté de ne pas se laisser dicter sa vie par une maladie. N’est-ce pas là l’essentiel ? Le meilleur remède face à quelque chose qui vous ronge et dont vous ne maîtrisez pas l’évolution. Se battre, avoir la volonté, ne pas s’avouer vaincu, accepter la main tendue : tu as su le faire mec… Bravo et soit fier de toi l’ami !

Un jour, alors que je faisais un reportage chez des sœurs cloîtrées, un moine s’est approché de moi et m’a dit : « Vous, vous aurez au moins un strapontin au paradis ! » Je l’ai regardé, j’ai souri et je me suis dit : «  Il se fou de moi celui-là ! »

Plus j’y pense et plus je me dis que ce fut une belle journée ce lundi de randonnée…

Ecrire, c'est comme glisser des messages dans une série de bouteilles qu'on jette à la mer, au jusant, sans avoir la moindre idée du lieu où les vagues les porteront ni même savoir s'il y aura quelqu'un pour regarder dedans.

P.L.