Il était une fois une année où les feuilles des arbres ne changèrent pas de couleurs en automne : elles tombaient sur le sol mais restaient vertes. Tout comme le ciel, les gens devenaient maussades avec l’arrivée du froid. Une petite fille n’échappait pas à la règle…
En se promenant dans son bois préféré, elle se demandait pourquoi elle était si triste. Les arbres de ce bois s’inquiétaient beaucoup en voyant un tel chagrin dans les yeux de la fillette. Ils avaient eu le temps d’aimer son rire, les étincelles dans ses yeux, ses promenades pensives. Alors, un jour, une fois que la petite fille fût repartie vers sa maison, ils commencèrent à examiner la situation : « Qu’arrive-t-il à notre jolie petite amie ? Que pouvons-nous faire pour l’aider ? » Les bouleaux, les trembles, les tilleuls bruissaient fort, chacun émettant ses hypothèses et exposant son raisonnement :
« Si elle est triste, c’est peut-être à cause du froid ? », se demandaient les bouleaux. « Non, non, elle a mis un manteau chaud et son bonnet », répondaient en chœur les sorbiers. Le tremble demandait d’un air pensif : « C’est peut-être parce que nous perdons nos feuilles ? » « Mais elle aime beaucoup marcher sur le tapis vert et doux que nous déroulons pour elle », objectaient d’autres arbres.
Et ainsi, ils examinèrent la question sous toutes les coutures, sans trouver de réponses. Finalement, fatigués par tous leurs bruissements, ils décidèrent de s’adresser à l’arbre le plus sage de la forêt, le vieux chêne.
Le vieil arbre sourit
« J’ai écouté attentivement votre conversation et je suis ravi de voir que vivent autour de moi des arbres aussi bons et généreux, qui se soucient des gens. Alors, il m’est venu une idée : pourquoi ne pas peindre nos feuilles de couleurs différentes : rouge, jaune, orange, marron, quand vient l’automne ? Lorsque le ciel devient triste et maussade, le soleil se fait rare. Mais nous pouvons nous peindre nous-même et recouvrir le sol des couleurs du soleil - jaune vif et rouge chaleureux. Qu’en pensez-vous ? »
Tous les arbres, étonnés par tant de sagesse, agitèrent joyeusement leurs branches et leurs feuilles, pour saluer la simple et bonne idée du grand-père Chêne. Ils décidèrent alors de changer leurs couleurs sans perdre de temps.
Le lendemain, quand la fillette sortit dans la rue, elle vit que tous les arbres et la terre étaient inondés de soleil. Eclatant d’un rire joyeux, elle se précipita vers le bois. Puis, en riant, elle courut entre les arbres, soulevant de ses pieds les rayons du soleil de la terre, comme des milliers de gerbes d’or. Les arbres se regardèrent heureux.
La morale de l’histoire
N’y a-t-il pas près de chez vous ou à votre porte des gens qui ont perdu le sourire ? Vous êtes vous posé la question de savoir pourquoi ils l’on perdu, comme la petite fille ? Et s’ils n’avaient pas seulement besoin que l’on redonne un peu de couleur à leur vie ?
La couleur, ça peut être un bonjour, un sourire, un « Comment allez-vous ? » Simplement pour leur montrer qu’ils ne sont pas seuls dans ce monde en folie. Que, main dans la main, on peut faire plein de choses et surmonter des évènements difficiles. Que quelqu’un s’intéresse à eux.
C’est tellement simple de fermer sa porte et de ne pas vouloir voir ce qui se passe à l’extérieur. Mais c’est tellement bon de voir les gens sourire !
Donnez un peu de votre temps, donnez un sourire et vous verrez que la vie des autres, votre vie, sera pleine de couleurs, comme celles de l’automne. C’est tellement beau quelqu’un qui sourit, quelqu’un d’heureux.