Chaque lundi a sa saveur : seul les ingrédients changent
A Domjean et à Saint-Gilles, avec Jean-Pierre ou Thérèse,
vous étiez une cinquantaine de fidèles à avoir chaussé vos grolles pour une nouvelle sortie dans les chemins du coin. Histoire, une fois rentrés, de sauter dans vos pantoufles et de retrouver votre fauteuil favori pour suivre, d'un œil assidu, le dernier épisode de votre feuilleton préféré.
Quel cliché les amis ! Comment oser dire que, une fois rentrés, vous êtes scotchés à votre écran favori ? Pour vous provoquer, bien entendu !
Depuis le temps que je traine dans vos pas, dans les empreintes que vous laissez dans la terre des chemins saint-lois, je connais vos péchés mignons, vos passe-temps favoris, vos petites manies : bref, je connais ce qui fait de vous des êtres attachants. Qui sait ? Peut-être que sans vous ma vie serait triste, manquerait de relief, de piquant !
"Tu as de belles chaussures Cécile !" : ça y est, je l'ai placée celle-là, comme tant d'autres. Et d'autres que je garde pour moi. Et ce Dédé, toujours en tête du troupeau ! Habillé comme un esquimau en hiver, voire au printemps quand le soleil n'a pas encore retrouvé ses forces de jeune premier. Monique, la petite, mais elles sont toutes les deux petites ; celle qui, la vie rivée au corps, le bob à la tête et l'esprit toujours vif pour t'en renvoyer une, passe du bus, à la voiture de Dédé, à la réalité du terrain. Monique : une rencontre au pied d'un talus qui aurait pu virer au drame. La nostalgie d'une grand-mère, partie il y a bien longtemps, laissant derrière elle des images regrettées. Surement !
Il y a aussi Gégé, le chef de gare avec son éternel drapeau rouge, trainant quelques fois la patte, racontant ses exploits de pêcheur dans une jeunesse lointaine. Son jardin aussi et les exploits du club de football, voisin ou local, avec Bernard. Bernard, le pro du ballon rond. Et toutes celles dont je ne me rappelle jamais les prénoms mais dont l'image, d'un dos déambulant, est bien imprimée dans ma tête.
Il en reste un, c'est vrai ! Genre "grande brèle". Notre Moïse qui nous ouvre la voie tous les lundis, ou presque. Celui qui, lorsqu'il n'est pas parti avec sa Monique, encore une, a la détente sensible sur son appareil, photo bien sûr. Celui qui a le cœur sur la main, cultivant ou mettant au monde pour sa bande d'amis, un nombre innombrable de plants, de légumes tous plus savoureux les uns que les autres. Celui qui taquine la truite avec son ver, sans toujours lui plaire, mais comme Schubert finit par la trouver. ALAIN ! Le genre de mec qui vit pour les autres avant de vivre pour lui ! Le marcheur infatigable, l'ami des oiseaux à qui il remplit l'estomac sur sa terrasse ; l'ennemi des mauvaises herbes ; le touche-à-tout du bricolage ; le jardinier de la mer cherchant son repas du soir... Et j'en oublie ! NOTRE ALAIN.
Je n'oublie pas Pascal, celui qui se déplace plus vite que son ombre ; Jean-Pierre, l'homme des bois dont le nombre de poules dépasse largement celui du meilleur proxénètes parisien ; Maryvonne, marcheuse invétérée ; Francine, Thérèse, Jean-Pierre, Evelyne, Solange, Philippe, Jacqueline et son Momo, Martine, Mylène... Bref, vous tous qui peuplez ma vie.